Les Règles d’or de l’investissement en PEA

PEA : un « paradis » pour les actionnaires

Le plan d’épargne en actions (PEA) permet d’investir en Bourse sans payer d’impôt sur vos gains (dividendes et plus-values), après cinq ans de détention. Le Revenu vous explique le fonctionnement et la fiscalité avantageuse du PEA mais aussi les limites du placement.

Bien que détenu par quelque 4,7 millions de Français, le plan d’épargne en actions (PEA) ne figure pas parmi les placements les plus populaires. Et c’est dommage.

Car au vu de ses qualités, chaque épargnant ou presque devrait en posséder un. D’autant que la loi Pacte et la loi de finances pour 2019 ont encore renforcé ses atouts.

Fonctionnement et fiscalité du plan

Quelle définition donner du PEA ? Le plan d’épargne en actions n’est pas un placement stricto sensu mais une enveloppe fiscale. Composé d’un compte-titres et d’un compte-espèces, il permet d’investir en Bourse en étant exonéré d’impôt sur les gains. C’est sa principale qualité. La raison pour laquelle il est déjà plébiscité par des millions d’épargnants.

Dividendes et plus-values engrangés dans le cadre d’un compte-titres ordinaires sont soumis à la fameuse flat tax de 30%. Alors que dans le cadre du PEA, les prélèvements fiscaux n’existent pas. Vos gains ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux à 17,2%, et souvent beaucoup moins pour les gains réalisés il y a plusieurs années.

Pendant longtemps, des épargnants étaient réticents à investir en Bourse via un plan d’épargne en actions parce qu’en cas de clôture avant cinq ans, la fiscalité était pénalisante.

Depuis le 1er janvier 2019, ce n’est plus le cas. Si vous retirez votre épargne avant cinq ans, le plan est clôturé et vos gains sont taxés à 30%, soit le régime de droit commun. Après cinq ans, vous pouvez aussi sortir en rente défiscalisée si vous le souhaitez. C’est un autre avantage du plan actions. Voilà pour la fiscalité.

Tableau récapitulatif
Ancienneté du plan Impôt sur les gains(1) Prélèvements sociaux Conséquences d'un retrait (2)
Moins de 5 ans 12,8% ou barème progressif 17,2% Clôture du PEA
Plus de 5 ans Exonération 17,2%(3) Aucune

(1) Pendant la durée du plan, les gains ne sont pas imposables, sauf les dividendes des titres non cotés sur la partie dépassant 10% de leur valeur à la date d'entrée dans le plan. Les gains deviennent imposables en cas de retrait avant cinq ans. Certaines situations excluent l'imposition : décès du titulaire; rattachement à un autre foyer fiscal possédant déjà des PEA; départ du contribuable à l'étranger ; création ou reprise d'une entreprise dans les trois mois suivant la clôture du plan. (2) Si vous clôturez un PEA en perte, les moins-values sont reportables dix ans. (3) Exception : les gains réalisés avant le 1er janvier 2018 sont imposés aux taux en vigueur l'année de leur réalisation.

Investir hors d'Europe avec un PEA

Par ailleurs, les sociétés de gestion proposent des fonds éligibles au PEA dont la valeur liquidative évolue comme des indices américains ou émergents. Le portefeuille est investi en actions européennes éligibles mais sa performance est échangée contre celle d’un indice hors zone euro («swap»).

La contrainte géographique – n’investir que dans des titres européens – doit donc être relativisée. Le Revenu regrette que les foncières cotées ne soient plus éligibles au plan en actions.

Les règles de l’épargne en actions

Pour gagner avec votre plan d’épargne en actions, reste l’essentiel : le choix des titres. Quatre règles d’or pour bien gérer un portefeuille d’actions aujourd’hui.

Un : diversifiez votre portefeuille. Une dizaine de lignes semble un minimum en veillant à ce que plusieurs secteurs d’activité soient représentés.

Deux : méfiez-vous des biais comportementaux. Plus une action grimpe, plus on a envie de l’acheter. Plus elle baisse, plus on a envie de la vendre. Alors que ce qu’il faut faire, c’est bien sûr l’inverse : acheter «au son du canon» (quand tout va mal et que les cours sont bas) et vendre «au son du violon» (quand tout va bien et que les cours sont hauts). Pour optimiser vos prix de revient, le plus simple est d’investir chaque mois ou chaque trimestre la même somme.

Trois : faites preuve de constance et de patience. Définissez une stratégie et tenez-vous en. Depuis la création du Revenu en 1968, les actions françaises affichent un rendement moyen de 9% par an, dividendes réinvestis. Mais la Bourse n’est pas un long fleuve tranquille. Certaines années, les cours baissent. Il faut alors savoir faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Pour gagner avec le placement en actions, il faut rester investi au minimum cinq ans.

Quatre: spécialisez vos enveloppes fiscales. Le PEA et le PEA-PME, pour les actions européennes. L’assurance vie, pour les actions internationales et le fameux fonds en euros. Les livrets bancaires, pour vos liquidités. L’investissement en SCPI, pour la diversification.


Investir en actions via le PEA est rentable à condition d’agir avec méthode.

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